Comme nous l’avons vu dans les quatre précédents articles consacrés à l’Employabilité, l’employabilité individuelle est définie comme la capacité à être employé, l’aptitude à s’adapter au marché de l’emploi ou encore la valeur attribuée par les acteurs de ce même marché. Les cadres habituels de sa construction et de son évaluation explosent.
En parallèle de ces évolutions, les médias sociaux semblent aussi offrir un nouvel espace pour l’employabilité individuelle. Les concepts d’identité numérique, d’influence, de réputation se mêlent d’employabilité au sein des réseaux et plus largement du Web. Les médias sociaux contribuent-ils à renforcer l’employabilité individuelle ? Existe-t-il une employabilité numérique et comment s’intègre-t-elle dans l’employabilité tout court ?
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L’employabilité vue comme une dynamique continue d’adaptation au marché du travail mobilisent de nouveaux savoir-faire et savoir-être. La personnalité, les compétences relationnelles et sociales, le réseau professionnel, la veille, l’auto-apprentissage … entre en jeu pour maintenir et développer sa valeur sur le marché du travail dans le cadre de parcours professionnels non linéaires et discontinus.
Il est aussi intéressant de relever à ce stade que ces ressources plus personnelles correspondent aussi aux nouveaux besoins en compétences des entreprises aujourd’hui : adaptation, ouverture, résilience, collaboration en réseau, auto-apprentissage… Le modèle de carrière, issu de la nouvelle donne économique depuis 20 ans, a conduit les salariés à mobiliser de nouveaux attributs pour développer une employabilité externe. Et ces mêmes attributs sont ceux aujourd’hui recherchés et valorisés par les entreprises pour assurer leur propre performance économique, sans garantir pour autant aux salariés une relation d’emploi durable.
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Dans ce contexte, les médias sociaux semblent arriver à point nommé pour apporter de nouveaux leviers d’employabilité individuelle :
- un réseau de contacts démultiplié et des recruteurs qui viennent là où les candidats se trouvent
- une visibilité accrue au sein de son réseau de proximité et au-delà,
- un marketing de soi, élargi à d’autres attributs individuels que les expériences professionnelles,
- une réputation professionnelle portés par une communauté de confiance,
- un espace d’informations et d’acquisition de savoirs (veille, social learning)…
L’employabilité numérique renforcerait l’employabilité tout court dans la logique du modèle économique du 2.0 : la participation de ces communautés aux processus de veille du marché du travail, de recrutement, de développement des savoirs et des savoir-faire, de choix et d’orientation aussi… comme élément de création de valeur pour l’employabilité de chaque individu.
Cette lecture est réaliste car elle est effective et observable aujourd’hui. Elle est néanmoins conditionnée à la capacité de chacun à construire un réseau, une identité professionnelle et à gérer une réputation, tout trois favorables. Elle reste aussi fortement conditionnée à la valeur attribuée par les entreprises selon leurs références propres, même si ce référentiel évolue. Le diplôme, le parcours professionnel, les compétences techniques restent des éléments de sélection prépondérants même à l’époque du Talent.
La reconnaissance par le réseau semble devenir une condition nécessaire à l’employabilité mais insuffisante. La reconnaissance par le monde du travail reste attachée à l’appréciation du parcours professionnel et du projet en relation avec le rôle et les missions confiées. Un professionnel qui détiendrait des savoir-faire obsolètes au regard de l’économie ne renforcerait pas son employabilité en étant présent sur les réseaux sociaux. En revanche, les médias sociaux peuvent ouvrir des voies de réflexion et d’information pour une reconversion professionnelle, et des opportunités sur la base d’attributs personnels valorisés et reconnus.
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Face à l’individualisation des parcours professionnels et au poids de l’employabilité externe dans leur sécurisation, les médias sociaux constituent un espace additionnel :
- d’acquisition de ressources valorisables,
- de reconnaissance sociale de l’employabilité individuelle.
C’est en ce sens que l’employabilité numérique peut contribuer à renforcer l’employabilité individuelle globale.
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