Suite à notre article La recherche d’emploi : un mixte de bonnes pratiques et d’agilité, Jean-Marie Blanc de l’Apec posait en commentaire la question suivante : faut-il partir du réel ou construire un projet professionnel articulé ?
Cette question sousentend, selon notre interprétation, les suivantes :
– le projet professionnel doit-il être construit sur des éléments du passé et du présent ou doit-il articuler passé, présent et futur ?
– dans quel mesure le projet professionnel doit-il intégrer le présent et le futur du marché du travail ? (cf. chiffres du chômage communiqués hier).
Le projet professionnel, une réflexion personnalisée
Notre expérience et nos observations nous conduisent à dire qu’il n’y a pas de règle en la matière et que seule une réflexion personnalisée permet d’apporter une réponse.
C’est toute la philosophie d’id-carrieres, il n’y a pas de modèles de carrières, ni de conseils valables pour tous. Les ressources professionnelles, la personnalité, les aspirations, les choix… de chacun constituent les ingrédients de la recette à composer en intégrant une bonne dose de pragmatisme en lien notamment avec les marchés de l’emploi ou les marchés tout courts pour une création d’activité. La part du passé, présent et futur au sein d’un projet professionnel varie.
Dans la mesure où il y a changement d’emploi, il y a naturellement une part de futur qui peut relever d’un changement d’environnement (le même emploi dans une autre organisation ou un autre service) ou un double changement de rôle et d’environnement comme on peut le retrouver dans une reconversion professionnelle radicale.
Dans tous les cas et quelle que soit la dose de futur, chaque personne doit profiter des périodes de changement (et pas que…) pour questionner son employabilité à court et moyen terme, ses aspirations et sa stratégie de carrières, pour se réinspirer, ouvrir tous les horizons et les évaluer personnellement.
Quelle que soit la dose de nouveauté intégrée, par choix ou par contrainte, le plus important réside dans l’ouverture et le mouvement. La créativité et l’agilité telles que décrites dans nos différents articles sont un ressort essentiel à la gestion de carrière dans nos environnements.
A lire sur les mêmes sujets :
Qu’est-ce qu’un bilan de compétences : de la créativité avant tout !
Carrière et Emploi : le mode « Saute et nage » !
Penser son évolution professionnelle autrement
id-repères : Qu’est-ce qu’un projet professionnel ?
La notion de talent : une nouvelle dynamique individuelle de carrières et d’emploi ?
Comment maintenir une dynamique professionnelle face à un marché de l’emploi en retrait ?
Votre état d’esprit influence votre Expérience-Candidat
Bilan de compétences : un bilan, c’est intéressant mais l’essentiel est dans la dynamique d’actions
Bonjour jean-Marie,
Merci d’avoir complété votre question et de partager votre réflexion, et aussi pour le clin d’oeil philosophique qui peut trouver le présent dans la recherche active d’emploi 😉
Je nuancerais la notion « un avenir meilleur » car il peut être équivalent en termes de satisfaction et différent, et je la remplacerais volontiers par « son avenir motivant ».
Concernant la valeur prédictive du passé pour l’avenir, elle nécessite une évaluation très fine des conditions de réussite ou d’échec, des conditions de performance, ce qui est rarement réalisé lors d’un recrutement.
Je suis personnellement convaincue que le projet est certes une construction et une projection mais qu’il doit intégrer rapidement le pragmatisme…
J’aime beaucoup l’expression « objet d’enthousiasme » qui rejoint celle de motivation.
Merci à vous, cet échange alimentera probablement d’autres réflexions 😉
Bonjour et merci de citer, et de répondre à la question que votre billet m’avait inspirée.
Je suis en phase avec votre réflexion sur la façon de réfléchir au présent, passé et futur, à une remarque près : il se trouve des philosophes pour nier la réalité d’un présent, qui fournit sans cesse du passé : dès que j’ai fini de taper le p de présent, cet acte devient du passé.
Rechercher un changement (un nouveau job) c’est évidement se projeter dans un avenir meilleur, un avenir « solution ». Votre question devient alors : quelle est la valeur prédictive du passé ? Je trouve que le reproche le plus lourd qu’on puisse faire aux recruteurs, c’est de ne s’appuyer que sur le passé des candidats, censé être universellement prédictif de leur réussite future.
Mais ce que je visais surtout, c’est l’idée, sous-jacente au concept de projet, d’une sorte de construction projective articulée et théorique, c’est à dire raisonnée, complexe, prenant du temps et de l’énergie et qui ne sera confrontée au réel pour validation que dans un second temps; seulement dans un second temps.
S’appuyer sur le réel, c’est rechercher dans ce réel (le marché, mais aussi des jobs effectivement exercés) des objets d’enthousiasme. Dans le réel et non dans mon imagination. Il y a, m’a-t-on raconté, une jeune femme qui a postulé plus de 20 fois chez l’Oréal. C’est le fantasme du « marketing des produits de luxe » qui a encore frappé.