Les évolutions de l’environnement de recrutement (économie, démographie, société) modifient profondément les repères du marché du travail et du marché des candidats.

Les candidats actifs sont-ils ce que l’on croit ?

recherche active d'emploi

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Le recrutement et les candidats passifs avant…

Les recruteurs recherchaient habituellement des candidats passifs, des professionnels en poste, lorsqu’ils les postes à pourvoir nécessitaient des compétences et des expériences particulières ou lorsque le recrutement devait rester confidentiel pour des raisons stratégiques (lancement d’une nouvelle activité ou redéploiement) ou en raison de la situation du précédent occupant de la fonction (anticipation d’un départ volontaire ou non ou procédure de départ en cours… ).

Par ailleurs, le mythe du candidat en poste meilleur qu’un chômeur était de mise et conduisait à approcher directement ces profils s’ils étaient pleinement passifs, ou à les privilégier lorsque sortant de leur passivité, ils recherchaient d’autres opportunités activement, en déposant leur candidature à une offre d’emploi.

Ces pratiques de recrutement ont toujours cours et pour les mêmes raisons. Les candidats pleinement passifs existent toujours. Les candidats passifs actifs aussi. Et sans surprise, les candidats pleinement actifs, en recherche d’emploi, aussi.

Il y a cependant 2 changements majeurs.

 

Les candidats passifs plus nombreux à être actifs ?

La dégradation de l’ambiance de travail dans les entreprises, les tensions internes générées par les difficultés économiques et l’état du marché du travail conduisent de nombreux salariés à rester en poste. En dépit d’un désir de changement lié à une insatisfaction ou à un cycle naturel d’évolution professionnelle, ils restent en poste mais ils observent et scrutent de nouvelles opportunités. Au fur et à mesure que la crise s’éternise, les professionnels en poste deviennent de plus en plus actifs.

D’autres tendances rendent aussi les candidats passifs très actifs. L’enjeu individuel de développement permanent de l’employabilité, la bataille pour recruter les meilleurs « talents » ou encore les réseaux sociaux stimulent l’activité des candidats passifs (et c’est aussi ce que les réseaux vendent…).

Contacté directement par un recruteur, un candidat pleinement passif va prendre conscience de sa valeur et/ou des avantages qu’il pourrait avoir ailleurs. Il cherchera à évaluer son travail actuel et l’opportunité proposé en en testant d’autres. Le candidat passif va s’activer. Son niveau d’activité dépendra de ses motivations, des informations progressivement recueillies sur le marché du travail, des avantages et des inconvénients au changement qu’il identifie au cours de ses différentes démarches, mais aussi du pouvoir d’attraction d’un nouvel employeur et de l’expérience-candidat proposée…

 

Des candidats actifs qui s’immobilisent…

Les candidats actifs, les chercheurs d’emploi, ont de leur côté déployé pendant des mois et des années (temps moyen des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi : 497 jours) des démarches et des candidatures.

Subissant

les candidats actifs ralentissent, voire s’immobilisent sur la base de critères qui finissent par devenir à leurs yeux objectifs : trop vieux/trop cher; trop jeune et pas assez opérationnel, trop longtemps inactif …

 

La marché de l’emploi est en plein chamboulement. Les recruteurs en prennent lentement la mesure. Les pratiques de recrutement et au-delà les pratiques RH sont questionnées. Insuffisamment selon nous pour réellement répondre aux changements de paradigme. On fait encore beaucoup de neuf avec du vieux…   

Dans cette effervescence, les candidats passifs les mieux lotis, tout en ayant pleinement conscience que cette situation d’attractivité peut être passagère, surfent sur la vague de la valeur.  Ils cherchent à engranger en interne ou en externe des ressources ou recherchent d’autres voies d’activitépour les périodes de rebond forcé, afin d’aborder un prochain statut de « candidat actif » mieux armés et préparés Nous serons tous un jour des seniors