Une étude de l’ACOSS (Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale) fait un point sur le régime de l’auto-entrepreneur sur 2009 et à fin avril 2010.

Les chiffres que nous avons envie de retenir au-delà des ajustements techniques très bien expliqués dans la note de l’ACOSS :

  • Sur l’année 2009, un nombre de nouvelles immatriculations constant chaque trimestre : pas d’effervescence particulière, pas de désaffection non plus ! Entre 76 000 et 86 000 immatriculations nouvelles chaque trimestre.
  • Sur l’année 2009, un nombre de radiations croissant dont on aurait aimé connaître les principales causes (au cas où il aurait été le signe d’une bonne nouvelle : un dépassement du CA autorisé par ce régime ! ). Le taux de radiation est en moyenne sur l’année de 3%, avec une forte hausse sur le dernier trimestre atteignant plus de 6% d’auto-entrepreneurs sortis du régime (incluant tous ceux sortis du régime en fin d’année et ayant exercé pendant plus de 3 mois durant 2009).
  • Depuis le 1er janvier 2010, les travailleurs indépendants déjà en activité et certaines professions libérales sont autorisés à s’inscrire dans le régime d’auto-entrepreneurs. D’où un bond du nombre d’inscriptions sur le premier trimestre 2010 ! surprenant, non ? pas vraiment ç’était fait pour ça ! 123 700 inscriptions, environ 50 000 de plus pour sauver (?) le nouveau régime miracle … pour l’emploi et pour contenir les chiffres du chômage, pour le pouvoir d’achat, pour stimuler l’esprit entrepreneur des français, etc.
  • Le chiffre d’affaires moyen trimestriel en 2009 déclaré par les auto-entrepreneurs s’élève à  3 600€. L’URSSAF annonce un chiffre d’affaires moyen annuel de 6 300€ (rappel des plafonds de CA autorisés 32 100€ pour le service et 80 300€ pour la vente de biens). Moins de 50% des auto-entrepreneurs déclarent un chiffre d’affaires positifs.
  • Une comparaison entre les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants en activité depuis janvier 2009(non auto-entrepreneurs, ce qui signifie théoriquement un CA plus haut et/ou des activités de nature différente) : elle montre qu’ils ont le même profil d’âge(plus de 50% sont âgés de 30 à 39 ans), à peu près la même répartition 1/3 de femmes et 2/3 d’hommes. Les secteurs d’activité où les 2 statuts sont également présents en proportion de leurs effectifs sont : le commerce, la réparation automobiles, le bâtiment, le conseil et ingénierie;  les travailleurs indépendants sont en absolu plus nombreux dans l’hébergement-restauration (peut-être en raison des investissements à réaliser) et les activités de santé (à priori en raison du niveau de chiffre d’affaires), en revanche, les auto-entrepreneurs  sont en absolu plus actifs dans les secteurs de services comme les arts et spectacles, l’informatique, l’éducation. Dommage que l’étude ne donne pas de chiffres d’affaires comparés entre les 2 profils.

L’étude n’est pas assez complète et détaillée et nous n’avons pas assez de recul pour apprécier les apports et les avantages du nouveau régime de l’auto-entrepreneur. Cependant, ces données pourraient appeler les réflexions suivantes :

  • le régime de l’auto-entrepreneur n’est pas une réponse durable à une situation de chômage en raison du faible niveau de revenus générés cf. les statistiques à ce jour). Il ne faudrait pas qu’auto-entrepreneur rime avec auto-précarité !
  • lancer une activité sous ce régime demande une démarche professionnelle et des compétences solides, les premiers euros engrangés auprès de son réseau bienveillant de connaissances ne sont pas révélateurs de la pérennité de l’offre de produits ou services, et ne doivent pas masquer la nécessité de démarches, notamment commerciales bien pensées et bien réalisées.
  • ce régime peut effectivement permettre d’engranger des revenus complémentaires à un salaire.
  • ce régime peut aussi être une partie de la réponse pour sortir du « travail au noir » : voir dans l’étude le CA des régions.

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Dans tous les cas, envisager une activité professionnelle à part entière sous ce régime nécessite de se poser les mêmes questions que pour un projet de création d’entreprise mais aussi les questions qu’il faut se poser pour la recherche d’un emploi : se connaître, identifier ses compétences, connaitre ses environnements, etc.