Premier emploi

 

Deloitte France a publié son baromètre annuel sur l’humeur des jeunes diplômés des universités et des écoles.

Bien évidemment, les éléments relatifs à la première recherche d’emploi et au premier emploi ont retenu notre attention.

Selon l’enquête, les 2 principales difficultés rencontrées par les jeunes diplômés résident dans :

  • Le faible nombre d’annonces d’offres d’emploi,
  • Leur manque d’expérience professionnelle. 

 

Premier emploi,  l’état du marché de l’emploi

Il est utile de rappeler que les annonces d’offres d’emploi ne représenteraient que 15 à 20% du marché.

Le pouvoir de l’annonce reste grand auprès des chercheurs d’emploi et des recruteurs, alors que l’annonce opère une sélection drastique, d’autant plus drastique qu’elle se fait rare.

Les jeunes diplômés, comme les autres chercheurs d’emploi, doivent travailler en priorité les contacts professionnels, le réseau, synonyme de proximité donc de confiance qui sera accordée sur des critères autres que ceux des annonces…

Et ce, dès le début du cycle de formation à travers les relations professionnelles de la famille, les profs, leurs assistants, les conférenciers, etc. et bien évidemment, les contacts noués durant les stages ou les périodes d’alternance y compris les fournisseurs, les prestataires externes, les clients…

J’entends bien qu’il est difficile de nouer des relations professionnelles lorsqu’on est étudiant ou jeune diplômé. On pense qu’on n’a pas grand chose à dire, à proposer, à échanger…Votre personnalité, vos centres d’intérêts, votre enthousiasme, la qualité de vos réflexions, votre investissement personnel dans la relation, vos initiatives  seront vos meilleurs atouts.

Les réseaux sociaux numériques peuvent aider aujourd’hui à élargir et animer un réseau relationnel.

 

Les réseaux sociaux facilitent l’accès à de nouveaux contacts sous certaines conditions incluant celles déjà citées précédemment Quelle stratégie sur les réseaux sociaux pour le candidat inconnu ?.

Suite aux échanges en début de semaine avec des étudiants qui pensent avant tout « vitrinisation » sur Viadeo ou LinkedIn, être visible pour qu’un recruteur les trouve, il semble utile de rappeler qu’une présence efficace en ligne est à construire dans la dynamique d’actions, notamment à partir de 3 socles de la gestion de la relation : la veille et son partage, la production de contenus attractifs, les rencontres. A lire au sujet de la vitrinisation : Recrutement : pourquoi serais-je un candidat 2.0 ?

Concernant le premier emploi lui-même : le CDD ou l’intérim sont des canaux d’accès à l’emploi en CDI pour une partie des jeunes diplômés. Il faut aussi penser aux startups et autres jeunes entreprises (création/reprise) qui peuvent être repérées localement par les incubateurs, les réseaux de diplômés ou d’entrepreneurs, ou  les établissements de formation… Même si la rémunération n’est pas au rendez-vous, si les missions débordent, elles peuvent être une opportunité à court terme d’acquérir une expérience professionnelle riche et offrir par la suite des perspectives d’emploi. Enfin, les entreprises ayant de plus en plus recours à la logique de mission ou de projet, il ne faut pas hésiter à les aborder sous cet angle et à proposer ses services. Le réseau peut aider à qualifier ces offres de service, notamment par la veille et les contacts qui s’y développent.

Premier emploi : manque d’expérience professionnelle des jeunes diplômés

Le nombre de cursus de formation qui intègrent des périodes de stages et/ou d’alternance est croissant. Les universités sont encore à la traine sur le sujet. L’étude de Deloitte montre d’ailleurs indirectement l’employabilité développée par les écoles en comparaison des universités.

Il n’est pas facile pour les étudiants de trouver des stages. Il est aussi difficile de trouver un stage formateur. Entre le stage « pour-te-faire-plaisir , le stage « CDI-à-durée-déterminée » ou le stage « Google-est-mon-meilleur-tuteur », acquérir une première expérience professionnelle à porter à son actif de compétences et de vécu n’est pas simple.

Les étudiants ne portent qu’une faible responsabilité dans les insuffisances du dispositif actuel Formation-Stage.

En revanche, il nous semble que les étudiants devraient mieux piloter leur projet de formation et leur stratégie de stages.

Beaucoup s’y prennent au dernier moment pour remplir ce qu’ils projettent comme une condition d’octroi du diplôme, au lieu d’y voir une professionnalisation et une première marche vers l’emploi.

Le même phénomène se retrouve dans le choix des spécialisations. L’option « entrepreneuriat » fait fureur depuis quelques années, souvent par défaut, pour ne pas se spécialiser… Elle est au combien difficile à justifier ensuite en entretien de premier emploi, lorsque rien ne la relie au projet professionnel ou à la personnalité du candidat…

Comment palier cette insuffisance d’expérience professionnelle à la fin de la formation ? La aussi la relation directe peut favoriser des missions ou une embauche à partir de votre dynamique personnelle.

L’environnement incertain et concurrentiel dans lequel nous évoluons tous nous engage à sortir de nos zones de confort ou des chemins tout tracés du passé, pour aller chercher notamment dans la dynamique personnelle et les initiatives de nouveaux leviers…

 

Les résultats complets de l’enquête Deloitte-Ipsos