En tant que technologie, process, compétence ou culture… le numérique est partout. En tant que PME et ETI, comment aborder le numérique ?
Expérimenter le numérique ou entrer dans l’action ?
Même si l’offre technologique et les usages restent en ébullition, le numérique s’est incrusté de façon irréversible et durable dans l’environnement des entreprises. Il y a quelques années, en phase d’émergence, expérimenter le numérique pour comprendre et apprendre était pertinent. Aujourd’hui les retours d’expérience sont là. Les nouveaux modèles portés par les pure players du digital sont effectifs, et influencent les marchés et la société.
Les entreprises dites « traditionnelles », notamment les PME et les ETI aux ressources plus limitées que les grands groupes, doivent s’approprier le sujet et entrer dans l’action : projeter les leviers du numérique dans leur entreprise, définir des priorités stratégiques, au sens de l’avantage concurrentiel, en évitant le piège du « gadget digital » sans lendemain, ou le piège de la longue analyse stratégique en cercle restreint qui limite l’action.
C’est pourquoi conduire une analyse stratégique classique mais renouvelée permet aux PME et ETI d’orienter, à la lumière du potentiel d’innovation du numérique, leur politique générale, leur stratégie d’innovations, d’impliquer et fédérer les collaborateurs et les autres parties prenantes.
Les PME et ETI ont un atout : leur capacité de mouvement et de mobilisation de leurs équipes et de leurs partenaires.
Intégrer le numérique par une analyse stratégique mise en musique différemment …
La nouveauté pour les dirigeants et managers de petites et moyennes entreprises réside le plus souvent dans la mise en musique collaborative et ouverte de cette réflexion stratégique qui doit intégrer le numérique.
Dans les faits peu pratiqué, le management collaboratif n’est pas une nouveauté.
Le management collaboratif est encore plus utile lorsque :
- les interrogations sont fortes et mobilisent toutes les compétences de l’entreprise,
- la valeur créée par le travail de tous est à challenger,
- une matière aussi nouvelle, complexe que le numérique est à utiliser,
- les délais de réalisation sont courts…
Les formats de cette collaboration sont à personnaliser pour chaque entreprise, en fonction de sa structure et de sa culture afin d’en éviter les écueils.
7 points d’attention pour réussir une réflexion stratégique collaborative
1. La conviction des dirigeants et des managers sur les avantages de la démarche, et leur capacité à les communiquer avec authenticité et crédibilité,
2. Le leadership des dirigeants, notamment leur capacité à garder le cap tout en étant ouverts pour accueillir des idées, des propositions qui forgeront le résultat final, et donc leur décision finale,
3. Des managers pleinement intégrés au groupe de travail, et non en posture d’encadrement,
4. L’accompagnement externe de la démarche collaborative qui saura vous proposer les formats adaptés,
5. L’ouverture des portes et des fenêtres de l’entreprise : sortir de l’entreprise pour s’informer, vivre des expériences nouvelles ; accueillir dans l’entreprise d’autres professionnels, d’autres entreprises… Un accompagnement externe est aussi utile.
6. Le temps de la démarche. Il doit être un temps court, rythmé et qualitatif. De mon expérience deux à quatre mois au maximum. Difficile souvent dans les PME de dégager des ressources, mais ce temps, et plus, se regagne ensuite dans la mise en œuvre …
7. Le prolongement de l’information des salariés, des échanges et de la collaboration pendant la réalisation des projets prioritaires choisis. Différentes modalités existent en fonction de la structure de l’entreprise et de ses pratiques de communication interne et de management.
Les directions d’entreprise doivent revoir le cadre de leurs actions et de leurs décisions, face aux profonds et rapides changements économiques et sociaux portés par le numérique.
La démarche collaborative appliquée à la stratégie de l’entreprise est un premier acte d’acculturation au numérique et relance la dynamique d’innovation.