La Génération Y, également appelée « digital natives » est régulièrement comparée avec la génération X, celle du post baby boom. La tendance est actuellement forte de les opposer ou de survaloriser la première. L’innovation et les évolutions sociologiques portées par les technologies et leurs nouveaux usages ne sont-elles pas plutôt le fruit d’un continuum ou d’une mixité entre les plus jeunes et leurs aînés ?
Premier point de comparaison entre la génération X et la génération Y : l’utilisation de l’informatique
Il semblerait bien évident d’affirmer qu’un jeune de 20 ans a bien plus de facilités dans l’utilisation de l’informatique qu’une personne née entre 1959 et 1979.
Notre attention s’est portée sur un article de WTN News, intitulé « It’s time to take the X out of the Gen X », qui remet en question cette théorie. Mark McDonald avance à travers son article plusieurs pistes de réflexion.
Mark McDonald estime que si les digital natives sont pour la plupart à l’aise avec l’outil informatique, c’est parce que le contexte dans lequel ils sont nés et maintenant évoluent, les ont contraint à s’adapter et à prendre goût à la nouvelle technologie. Toujours selon l’auteur, un bébé né en 1880 qui serait « temporellement téléporté » en 1980 adopterait ces mêmes pratiques.
Il relève par ailleurs en s’appuyant sur l’exemple de l’Ipad que les ventes de produits biotech démontrent que le fossé générationnel lié à l’utilisation d’outils informatiques n’est pas si marqué : « Pensez-vous que les 3 millions d’Ipad vendus dans les 80 premiers jours sont uniquement prisés par les jeunes ? Non, évidemment. ».
La génération X a connu l’informatisation des entreprises et des ordinateurs personnels et comme le souligne Mark McDonald si cette génération avait été réfractaire à l’informatique, nous serions toujours en train de regarder la télé en noir et blanc !
.
Second sujet de comparaison entre la génération X et la génération Y : les valeurs, aspirations et comportements
La génération X a été nommée ainsi en référence à l’expression « né sous X » et décrite comme une génération qui n’a pas su trouver ses repères découvrant la précarité de l’emploi, les nouveaux équilibres à construire avec la fin de la guerre froide, etc.
La génération Y est décrite comme une génération avide de liberté, de bonheur immédiat, recherchant à la fois l’ individualisation et la convivialité (communauté, réseaux sociaux, …), souhaitant préserver l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, etc.
Marc McDonald dit que s’il interrogeait la génération X sur ces mêmes sujets, il recueillerait les mêmes aspirations « aucun X n’a voulu un jour devenir un « outil » dont les entreprises pourraient disposer ».
.
Toutes les analyses sur ces sujets convergent sur le fait que la génération Y utilise avec agilité et imagination les technologies, au-delà même d’internet.
Doit-on analyser les évolutions sociologiques en logique d’opposition et de comparatifs des générations(mieux, moins bien), notamment en termes de technologies.
Ne serait-il pas plus objectif et socialement plus constructif d’analyser les continuum et les ruptures, les apports des unes et des autres, les passages de relais ou encore de convenir d’un mixte générationnelle ? Nous rencontrons tous les jours de Y qui sont très X et des X qui sont très Y !
Il n’y a pas d’âge pour imaginer de nouvelles pratiques, pour développer de nouvelles aptitudes ou aspirations ou encore pour les plébisciter.
.
A découvrir :
Le blog Génération Y 2.0 de Benjamin Chaminade
Le blog Génération Y de Julien Pouget
Bonjour, très bon article. En effet, il ne s’agit pas de les comparer mais de faire en sorte que ce mélange, ce melting pot apporte toujours à l’entreprise. Si, aujourd’hui, on parle beaucoup de ces générations qui ne se ressemblent pas, cela à toujours été dans les entreprises. Ce n’est pas nouveau. L’utilisation des nouvelles technologies à faire ressortir cela mais il faut le prendre sous un angle positif ! Le jeune dynamique, pas encore formaté au monde du travail apportera une vision nouvelle à l’entreprise tandis que le senior pourra le faire monter en compétence à travers le partage des bonnes pratiques. Je vous invite d’ailleurs à lire mon billet sur ce sujet et à le commenter : http://travailetequilibre.com/2013/10/11/faire-de-lintergenerationnel-une-opportunite-pour-les-entreprises/ Claire
Merci Arnaud pour le compliment, très touchée.
Concernant les digital natives, la notion me semble toujours débattue, je dirai que ce sont les enfants qui ont été exposés au numérique depuis toujours… et pour qu’ils le soient il a bien fallu que les générations précédentes développent le numérique, sans nécessairement être né avec… voilà mon analyse sans être une spécialiste du sujet.
Peut-être qu’en matière de marketing vous disposez de segmentations différentes ??
Merci dans tous les cas pour ton éclairage, je vais creuser le sujet :-). Si d’autres internautes ont des précisions à apporter, elles sont les bienvenues.
Super article comme toujours Marie Pierre.
Juste une petite précision les « Digital Natives » ne sont pas dans la Gen Y.
La Gen Y s’arrête là ou la « Digital Natives » démarre…
Bises
Je suis tout a fait d’accord avec votre conclusion. Je rencontre tous les jours dans ma vie professionnelle et en dehors des Y handicapes du clavier et des X maitrisant bien les nouvelles technologies. Etant moi-meme un X, je constate que trop souvent les Y se contentent d’utiliser certains outils (IM, Reseau) sans pour autant etre des geeks. Or, c’est l’image que beaucoup « d’experts » cherchent a coller a cette generation. L’utilisation meme du terme « generation » implique des conflits puisque l’on oppose deux groupes d’individus. Pourtamt, la frontiere entre les deux n’est pas si evidente que cela!