Le débat sur les retraites me fait penser à un vide grenier : l’occasion de mettre sur la table tous les dossiers et les problèmes sortis quand c’était la mode, remisés quand ils n’étaient plus au goût du jour, et proposés au débat public quand ça déborde.
Vous me direz que la grande différence entre les deux sujets réside dans le fait qu’il n’y a pas de multiples objets pouvant correspondre aux besoins de différents acheteurs. Oui, c’est exact, c’est un lot complet : un débordement de dettes publiques, beaucoup de démographie, beaucoup de crise économique, 35 régimes obligatoires différents, 49,3% de taux d’emploi en CDI, 64% de taux d’emploi CDI/CDD, 0% de plein emploi, des décennies en vrac (60,65,70, …), des mois d’activités fagotés en trimestre, …
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Si les experts ne s’y retrouvent pas, difficile pour un quidam de se faire une opinion sur les solutions ! éclairez-nous. Sommes-nous tellement démunis que vous ne trouvez même plus une bougie ?
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Est-ce que c’est faux si l’on dit que le dossier des retraites pose en réalité la question des ressources économiques de la France pour financer son système de protection sociale ? En a-t-elle encore les moyens ? Pourra-t-elle les avoir ? Difficile de concevoir une réponse positive quand depuis tant d’années, on constate une perte régulière de compétitivité économique. Dans ce cas, comment faire pour remonter la pente ? bien évidemment, en pleine crise économique généralisée, difficile de trouver les leviers. Et sans crise, alors quels seraient-ils ? silence dans la salle, on a tout essayé, la formation, les pôles de compétitivité, les 35 heures, … il reste encore le verdissement de l’économie à tester !
Est-ce faux si l’on dit que le dossier des retraites pose avant tout la question du travail ? Le financement des retraites est aujourd’hui basé sur l’emploi, donc sur la capacité des entreprises et des actifs à produire les ressources nécessaires pour financer ces prestations sociales. Or l’emploi se fait rare ! Comment créé de l’emploi, alors ? Il y a quelques années, on nous disait qu’il fallait que les seniors laissent la place aux jeunes; aujourd’hui, on nous dit que jeunes et seniors doivent travailler pour financer les retraites car ils manquent des actifs (des cotisants surtout).
Est-ce faux si l’on dit que les seniors ne sont pas responsables du problème de financement des retraites parce qu’ils vivent plus longtemps au point de déséquilibrer notre démographie et notre économie ? comme on a tous envie de vivre le plus longtemps possible, la question ne se pose peut-être pas …
Est-ce faux si l’on dit que la pénibilité physique n’est pas aujourd’hui la forme unique de pénibilité au travail et que beaucoup de salariés sont soumis à des pressions psychologiques (cf. Miroir Social Retraite : l’espérance de vie des cadres, argument fallacieux).
Est-ce vrai si l’on dit que l’on est capable de maintenir un système collectif unique mais avec plein de cas particuliers parce que c’est notre spécialité locale, cf. fiscalité ?
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Je ne sais pas si vous avez déjà participé à un vide grenier, moi oui. J’ai notamment remarqué que si on ne vend pas tous les objets, le vide grenier a une vertu, celle de nous permettre de dépoussiérer les objets invendus et de retour à la maison de les ranger en bon ordre pour le vide grenier de l’an prochain. Espérons que le dossier du financement des retraites sera l’occasion, faute de recettes simples et miraculeuses, de nous faire avancer aussi sur les vrais réponses à donner. Messieurs les experts, nous avons besoin de projecteurs !