CV sandwich, CV Vidéo, CV sous forme de slides, d’infographie… les principes de guerilla marketing sont employés, avec pour but de frapper un grand coup et d’attirer l’attention.
Pour des métiers créatifs, artistiques, cette orientation peut sembler cohérente car elle met en scène des compétences spécifiques. Cela dit, créer le buzz procure-t-il forcément des résultats satisfaisants ?
Si avec le CV papier, les candidats sont amenés à suivre la “norme” de la page unique, ceci est loin d’être le cas sur les espaces digitaux. En effet, point de limitation dans la dusrée, dans le style. Cependant, plus d’espace signifie-t-il forcément plus de chances pour éveiller l’intérêt d’un éventuel recruteur ?
Il y a aussi une sorte d’usage écologique de ces espaces, avec une primauté donnée à la qualité, à la tolérance et au regard objectif. Plus d’espace ne veut pas toujours dire plus de chances pour se faire repérer.
De même, sur des réseaux tels que Linkedin, Twitter, Facebook ou autres, marteler un message (publicitaire) est plutôt perçu comme du spam. Cette guerre de l’attention peut se transformer en déficit d’attention effectif au bout du compte.
Dans la famille des concepts guérisseurs, il y a celui de Permission encouragé par Seth Godin (célèbre bloggueur et auteur américain). En effet, il distingue deux formes de pratiques : l’interruption et la permission.
Pour cette dernière, il s’agit d’avoir des messages attendus, spécifiques et fréquents; sur la base d’une première interruption nécessaire mais non envahissante.
Ainsi, j’aimerais soumettre le cas de Susan Lewis. Cette personne a eu l’idée de créer un blog, d’y partager sa vision et de faire une sorte de chasse inversée. En effet, à travers un texte, elle avait précisé quel type de “boss” elle recherchait; et chacun d’entre eux était invité à la contacter et elle faisait le suivi par la suite. Soit, une manière d’avoir leur permission…
Bien évidemment, l’idée de Susan n’est pas à repliquer à 100%. Ce qui importe réellement, c’est de voir une des applications du principe de permission.
D’ailleurs, le principe des réseaux sociaux repose sur celui-ci. Avant d’aller plus loin, il y a cette barrière de l’acceptation de la mise en relation, sur la base d’informations disponibles sur les profils, de contenus.
Les personnes disposant d’un blog professionnel fonctionnent également de la sorte. Après une première lecture, les personnes ont le choix (ou pas) de s’abonner à la newsletter, au fil RSS ou Twitter. Ce choix d’aller plus loin est une sorte de permission, qu’ils peuvent rompre à tout moment et sans autorisation quelconque.
Ceci ne va pas tout autant dire qu’il s’agit d’avoir une posture réactive. Avec l’explosion des points de contact, et notamment digitaux, il y a la possibilité d’être proactif dans sa démarche et d’aller vers les autres (dans des groupes professionnels par exemple).
En parcourant tous ces aspects, on en revient à la question de l’intensité relationnelle et au tripod : je l’apprécie – je lui fais confiance – je reconnais son expertise
La quête de l’attention pour l’attention n’amène pas bien loin. Il n’existe pas de raccourcis. Interaction après interaction, sur la base de l’authenticité et du tripod mentionné ci-haut, on en vient à tisser des liens; de manière (certes) plus progressive, plus lente mais plus durable au final.
Plus d’interactions. Moins de pollution…