LeCygneNoir (par Nassim Nicholas Taleb) est un de ces livres qui appelle à réfléchir et à voir le monde de manière différente. L’idée principale de cet ouvrage est de démontrer qu’il est complexe de prévoir, et qu’il est encore plus important de savoir faire face aux évènements aléatoires, imprévisibles et à fort impact.
Il est vrai et vérifiable que bon nombre de théoriciens tentent de valider leur vision (ou à trouver des explications cohérentes) après un évènement majeur. Le sentiment de (quasi) certitude rassure. Il est également vendeur.
Evènements probables, anticipation et carrière
Ainsi, si l’on revient à la thèse de l’auteur du livre, prévoir le prévisible est comme oublier une grande partie d’éléments réels. En matière de développement de carrières, quels seraient les apports ?
Que l’on soit en poste, en transition, nous établissons des plans plus ou moins détaillés.
Ces derniers vont nous servir de feuilles de route et nous guider vers un point B déterminé à l’avance.
En réalité que se passe-t-il entre le point A et le point B ? Pas mal d’évènements non anticipés (positifs et/ou négatifs) à fort impact, qui nous amènent à revoir nos objectifs, à redéfinir les chemins empruntés par exemple.
Dans la planification classique, on essaie de partir d’une réalité cohérente et plausible. Cependant, si cette réalité est autre, on peut se sentir déstabilisés et surpris.
Ce qui est plausible correspond souvent à ce qui a le plus de probabilités de se réaliser selon une analyse, une appréciation propre de la réalité.
Ce qui se passe aux extrêmes, et qui a un fort impact, semble moins plausible. Ces évènements très peu probables sont écartés et ne sont également pris en compte dans le champ des prévisibles.
Le challenge revient à définir une trajectoire, tout en se tenant prêt à gérer des évènements très peu probables (positifs comme négatifs) qui ont auront un effet important sur nos carrières.
Les personnes et le macroenvironnement ne sont pas à 100% prévisibles. A travers ces deux vecteurs, résident ces évènements dont nous parlons et où la “flexibilité créative” permet de minimiser les dégâts (sens négatif) ou de maximiser les gains (sens positif).
Il s’agit de s’ouvrir au pire comme au meilleur, pas seulement au plus probable. Ce qui importe ici est la manière dont nous accueillons et agissons face à ces évènements rares, en apportant une réponse sur-mesure.
Merci pour cet article qui permet de réfléchir sur la carrière et ses impact sur notre vie.
« Pour réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut aussi savoir improviser » Isaac Asimov
Les itinéraires tous tracés sont en effet rarement permanents! La réalité plausible et cohérente n’est que le reflet d’une perception biaisée, qui rend le « tout prévoir » impossible, vain, coûteux en énergie…
Etre prêt à gérer l’improbable (ou les impondérables, l’inattendu) est directement lié à une forte adaptabilité qui est tout simplement un état d’esprit: savoir rebondir, modifier ses stratégies, inclure un facteur imprévu dans l’équation, mais aussi saisir les opportunités etc.
Développer cet état d’esprit passe par l’art d’anticiper sans excès, de bousculer ses propres habitudes, de sortir de sa zone de confort, d’apprendre constamment, de faire preuve de curiosité, d’ouverture aux solutions et stratégies des autres (il arrive qu’ils aient raison!), de sens critique, de capacité d’évaluation et j’en passe. Et tout cela peut être travaillé au quotidien petit à petit, avec des gains multiples, en termes de confiance en soi et d’estime de soi, qui sont bénéfiques autant dans les périodes inscrites dans l’itinéraire prévu que lorsque l’improbable déboule;)