Nous poursuivons le partage d’expériences RH & Carrières avec Frédéric Mischler, Responsable de la Formation et du Développement des Compétences chez STMicroelectronics.
Aujourd’hui le recrutement.
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Quel regard portes-tu sur les pratiques de recrutement, et notamment du recrutement sur Internet ?
L’art du recrutement, ses pratiques et ses évolutions notamment via les « technologies internet » sont des sujets que je trouve passionnants, et sur lesquels je porte un regard à la fois enthousiaste et interrogatif.
Enthousiaste, parce qu’en pratique il y a déjà plus de 12 ans, j’ai été contacté directement pour mon premier job RH « simplement » parce que j’avais publié mon CV sur un Jobboard.
Enthousiaste, lorsqu’un RH me raconte l’une de ses expériences de recrutement, le recrutement d’un profil très pointu via la « cooptation en ligne » : Une offre portée par l’un de ses experts, qui l’a relayée via les médias sociaux, puis qui est entré directement en contact avec un autre expert intéressé, lui a présenté de façon transparente la réalité de l’entreprise et du job, « autour d’un verre » … pour au final aboutir à une embauche.
Enthousiaste, à l’idée que la pratique conversationnelle impulsée par les technologies 2.0 et les réseaux sociaux, tende potentiellement à plus de transparence et à une relation plus équilibrée entre recruteur et candidat.
Enthousiaste, lorsque je considère les opportunités que portent en elles des perspectives telles que le recrutement via des applications mobiles, qui permettent par exemple la mise en relation entre une offre et une demande, fondée à la fois sur la proximité géographique et d’intérêts. Elles s’apparentent pour moi à un pas de plus vers une évolution, qui je l’espère nous permettra un jour de passer du cadre rigidifiant du lien de subordination salarié à celui de la relation de coopération.
Pour autant, aussi enthousiaste que je puisse l’être, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur cette accélération, cette dispersion et « l’entropie du système » que nous vivons actuellement, dans une course au toujours plus, qui n’est pas sans complexifier de mon point de vue à la fois la tâche des recruteurs et des chercheurs d’emplois. Toujours plus de réseaux sociaux plus ou moins généralistes ou spécialisés, et plus ou moins pervasifs entre sphère privée et professionnelle, toujours plus de moyens de se rendre visible de part et d’autre, sous différentes formes, via différents sites, via différents vecteurs, etc.
Parfois, je me dis avec ironie et de manière volontairement candide : Si cela continue comme cela, demain dans un monde du recrutement devenu principalement numérique, hétérogène et disparate, est-ce que le moyen de se différencier ne sera t-il pas d’adresser par courrier postal un CV et une lettre de motivation de bonne teneur, pour qu’ils arrivent physiquement et directement sur le bureau du recruteur, qui noyé sous la multiplicité des sources et sollicitations numériques les considèrera comme « une perle qui sort du lot » … ?
Bref, en synthèse je suis interrogatif sur la tendance « du système » à trouver un point d’équilibre, focalisé principalement sur l’idée d’une convergence à la fois simple et pragmatique des besoins réciproques des candidats et des recruteurs.
Merci Frédéric. On se retrouve demain pour recueillir ton expérience sur la gestion de carrière pour chacun d’entre nous et sur ton approche personnelle.
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Et vous, qu’en pensez-vous ? Partagez vous aussi vos expériences et vos avis sur le recrutement et notamment le recrutement via les médias sociaux : interrogatif ou enthousiaste ? Merci pour vos contributions.
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