Un des retours les plus fréquents des personnes que nous accompagnons dans la définition de leur projet professionnel réside dans notre apport à projeter les compétences techniques et comportementales dans d’autres fonctions, d’autres types d’organisations, d’autres secteurs d’activités… et de définir les conditions de sa mise en oeuvre.
Projeter ses compétences est utile à une recherche d’emploi et à la gestion de sa trajectoire professionnelle. C’est explorer les champs des possibles et se créent des opportunités (plutôt que de les attendre…).
Certes le marché de l’emploi encore très rigide en dépit des discours qui émergent sur la nécessaire diversité des profils et des compétences, les talents, qui oxygènent l’entreprise en matière d’adaptation au changement ou d’innovation. Mais les ouvertures existent. Le manager ou le recruteur ne seront pas enclin à faire l’exercice : vous projeter ailleurs et autrement. C’est à vous de construire les passerelles et de les argumenter.
Cette démarche renforce par ailleurs la confiance en soi et la motivation par une meilleure valorisation de son potentiel professionnel.
.
Apprendre à projeter ses compétences passe par :
– Une identification objective : voir nos précédents articles : Comment identifier et communiquer ses compétences techniques ? Et Comment identifier et communiquer sur ses compétences comportementales ?
Cette identification objective inclut l’évaluation des compétences évaluées comme secondaires dans l’environnement actuel (techniques ou comportementales) mais qui peuvent être une ressource à exploiter dans un autre environnement. C’est aussi identifier les compétences manquantes ou peu maitrisées à partir des cibles d’évolution repérées.
– Une ouverture à stimuler : le travail qui capte beaucoup de notre énergie et de notre temps, la spécialisation qui rassure et d’autres raisons plus ou moins valables ont tendance à nous enfermer dans un univers professionnel, le nôtre.
Nous en adoptons le vocabulaire (cf. CV ou entretien), la culture, les réseaux de relations, les normes, les habitudes…sans nous en apercevoir, nous réduisons nos espaces de réflexions et d’actions. Diversifier ses activités, ses sources d’informations, ses contacts professionnels et amicaux … favorise la prise de recul, élargit nos espaces de réflexions, notre capacité à imaginer un « autrement », ici ou ailleurs, maintenant ou plus tard… La prise de conscience de cette nécessaire ouverture est une première étape (le bon réflexe). Il faut ensuite l’activer en sortant de ces zones d’habitudes et de confort. La veille informationnelle quel qu’en soit le support (presse, livres, télévision, internet…) et la démarche réseau y contribuent.
.
Que vous envisagiez une mobilité interne ou externe, que le marché de l’emploi vous pousse à élargir votre champ de recherche, que vous envisagiez par choix ou par contrainte une reconversion professionnelle… Mieux maitriser la notion de compétence et projeter son potentiel professionnel autrement et ailleurs élargit l’éventail des opportunités d’emploi.
Un avis tardif et je m’en excuse.
Je ne partage pas nécessairement votre avis sur le talent comme le fruit seulement d’une activité réflexive.
Je rejoins la pertinence de votre question entre transférable et adaptable, la différence est peut-être dans le degré d’adaptation nécessaire, sachant que nous constatons que même quand il n’y a pas de grand différentiel, les candidats n’ont pas le réflexe de projeter ailleurs dans d’autres fonctions ou environnements leur savoir-faire. Notre objectif était d’attirer l’attention des candidats sur cette démarche utile à la résilience…
Merci pour votre contribution toujours très éclairante 🙂
Bonjour
A la lecture de ce billet fort instructif, je m’interroge uniquement sur le titre : « Transférer ses compétences », étant en accord avec le corps du texte.
Une compétence de par sa construction, son auto-évaluation par l’individu et son évaluation par les autres pour en déterminer sa qualité et son niveau de performance fait qu’elle est propre à un individu dans un environnement donné. L’individu par une activité réflexive amènera la dite compétence en haute compétence voire en talent.
En ce sens, le terme de « Adaptation » me semble plus juste que transfert. Comment faire pour les compétences d’un individu soient adaptables à un autre environnement professionnel, lui-même régit par ses propres codes de reconnaissance ?
Comment faire des expertises ou compétences de routine, des outils au service de l’adaptation et de la future intégration dans un autre écosystème professionnel ?
Un avis matinal