Les personnes que nous accompagnons sur id-carrières ont une réflexion d’avance ou une prise de conscience d’avance sur la nécessité de penser leur emploi, leur employabilité et leur carrière en termes de stratégie et de compétences.
L’étude présentée ci-dessous démontre la nécessité d’une telle démarche très en amont de la vie professionnelle pour sécuriser sa carrière, au-delà des aléas de la vie personnelle (santé).
L’Etude de la DARES* publiée en février 2010 portant sur des données de 2006 nous permet de mieux appréhender les réalités de l’emploi mais aussi les conséquences des situations de rupture avec le monde du travail (chômage, maladie, formation, …) ou les conséquences de nos choix ou non choix personnels (orientation scolaire et orientation professionnelle, famille, …).
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Les CV à trous concernent 3 salariés sur 5 !
- 61% des salariés se sont arrêtés de travailler au moins une fois en raison du chômage ou d’un autre motif depuis leur premier emploi
- 33% se sont arrêtés de travailler au moins une fois en raison uniquement du chômage depuis leur premier emploi.
- 18% ont connu au moins une interruption pour un motif autre que le chômage et les enfants, principalement liée à un problème de santé.
- 12% des salariés se sont arrêtés de travailler au moins une fois pour s’occuper de leurs enfants depuis leur premier emploi.
Les carrières ne sont plus des parcours continus pour une majorité de personnes.
Seulement 32% des femmes ont connu une carrière continue contre 68% pour les hommes.
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La durée totale de l’interruption varie en fonction du motif et du sexe.
- Chômage : 1 an et 4 mois
- Autres (santé, formation, …) : 1 an et 1 mois
- Enfants : 4 ans et 4 mois.
Une personne qui cumule enfants, chômage et un autre motif s’arrête en moyenne 7 années. Celle qui cumule enfants et chômage connait une interruption d’environ 6 ans.
Pour les femmes, l’interruption est en moyenne de 3 ans et 3 mois; pour les hommes, l’interruption est en moyenne de 1 ans et 4 mois.
Les durées les plus longues d’interruption sont liées aux enfants.
Les durées les plus longues d’interruption sont liées aux enfants..
Les femmes, les enfants et la qualification professionnelle !
Les mères salariées employées ou ouvrières sont 2 fois plus nombreuses (42%) à s’arrêter pour s’occuper de leurs enfants que les mères cadres (21%). De plus, elles s’arrêtent plus longtemps 4,5 ans environ contre moins de 2,5 ans pour les mères cadres.
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Les femmes, les enfants et le chômage
Les femmes salariées qui se sont arrêtées de travailler pour s’occuper de leurs enfants connaissent légèrement plus le chômage (59%) que les femmes qui ne se sont pas arrêtées pour leurs enfants (49%).
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Le temps de travail
Les personnes à temps complet sont largement moins concernées (87%) par les interruptions de parcours que les personnes à temps partiel.
Cette situation pourrait s’expliquer principalement par la féminisation des emplois à temps partiel puisque parmi les personnes qui sont à temps partiel et qui s’arrêtent de travailler 44% le font pour s’occuper de leurs enfants.
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L’incidence des interruptions sur les salaires
L’étude ne porte que sur les salariés dont le temps de travail est décompté en heures.
Le salaire moyen brut horaire d’un salarié qui n’a connu aucune interruption de carrière s’élève à 16,9 euros en 2006.
Pour les personnes qui ont connu des interruptions, ce salaire horaire brut passe à :
- 14,2 euros en cas d’interruption uniquement lié au chômage
- 12,7 euros en cas d’interruption uniquement pour s’occuper des enfants
- 12,2 euros en cas de plusieurs interruptions liées aux enfants, au chômage et autres
- 11,7 en cas d’interruptions liées aux enfants et au chômage (majoritairement des femmes comme vue précédemment).
Le niveau de salaire est directement lié à la durée de l’interruption.
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Donc en somme, pour avoir une carrière plutôt continue et le salaire qui va avec, mieux vaut être :
un homme, diplômé du supérieur, en contrat à durée indéterminée, en bonne santé, célibataire ou dont la conjointe s’occupe des enfants !
Mais l’étude n’aborde pas directement les interruptions à partir de 50 ans alors que le taux d’emploi des 55-64 ans est d’environ 38%.
Rendez-vous en 2014 pour mesurer les effets sur les parcours professionnels de la crise économique et sociale actuelle.