En matière de recrutement, l’importance accordée à la personnalité et aux compétences comportementales des candidats dans le choix du recruteur arriverait à faire oublier que les expériences professionnelles, et les compétences techniques, sont les premiers critères de sélection des recruteurs.
Les candidats et les recruteurs ne seront pas surpris par le second volet de l’étude annuelle du site d’emploi RegionsJob qui positionne les expériences professionnelles et le parcours comme le premier critère de sélection.
C’est logique puisque, dans la plupart des recrutements, la première sélection intervient sur la base du CV, qui présente en synthèse le parcours et les expériences professionnelles du candidat. Comment faire un CV : ne pas se résumer, mais se raconter
C’est aussi logique au regard de la nature de la plupart des emplois. Ils demandent une qualification professionnelle et des compétences techniques acquises par la formation et/ou l’expérience professionnelle. Recruteriez-vous un développeur Java, un ingénieur en mécanique des fluides ou une infirmière qui ne détient pas les savoir et savoir-faire techniques de son métier ?
En revanche, il est exact aussi que l’exercice de certains métiers repose d’abord sur des aptitudes individuelles, les savoir-faire techniques pouvant être acquis dans l’entreprise par la formation et la pratique, certains métiers de la vente ou des services à la personne…
L’étude précise par ailleurs que les 3 premiers critères de sélection cités par les recruteurs sont :
- l’expérience professionnelle (96%)
- la personnalité (93%)
- les recommandations et références professionnelles (58%)
- les diplômes (32%)
- la lettre de motivation (17%)
- les présences sur le web (5%).
Ce que l’étude ne dit pas et qu’il serait intéressant de savoir : les recruteurs recherchent-ils majoritairement des candidats détenant une expérience similaire ou équivalente dans la fonction et/ou le secteur par rapport à l’emploi à pourvoir ou raisonnent-ils aussi en logique de potentiel et de transposition ??
Les soft skills déterminantes ET différenciantes sur des dimensions différentes
La personnalité et les savoir-être, aussi dénommées compétences comportementales ou soft skills, interviennent donc à la fois comme :
- un élément déterminant par rapport aux attentes de l’emploi et du poste : le rôle, la posture, les missions, les activités, les tâches, l’intégration à la culture de l’entreprise, la capacité à collaborer avec les autres salariés, etc.
- un élément de différenciation entre 2 candidats détenant les expériences, les compétences techniques et comportementales requises pour le poste.
C’est pourquoi il est important pour les candidats de travailler à la fois sur :
- les caractéristiques comportementales générales attendues dans leur métier (peu souvent réalisé)
- les expériences professionnelles en termes de réalisations techniques mais aussi de contextes et d’enjeux,
- les aptitudes personnelles et les savoir-être développés et mobilisés précédemment, mais aussi ceux qu’ils peuvent mobiliser dans un nouvel environnement.
et de les communiquer dans un CV, un profil social ou lors d’un entretien de recrutement en tenant compte des éléments transmis par le recruteur dans une annonce ou par son réseau dans l’échange d’informations.
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Juste pour préciser Marie Pierre , oui il y a des candidats « compétents motivés » mais s’ils sont 100 % compétents sur le poste c’est qu’il exercent déjà une fonction similaire, par conséquent le moteur ne sera pas le challenge , ni l’élargissement des compétences, ni le défi personnel et on risque très vite d’aller sur des ressorts de motivations extrinsèques ( rémunération, avantages, etc… ) , la DLC ( date limite de consommation) de leur motivation risque donc d’être très courte par rapport à l' »incompétent motivé » qui inscrira lui sa motivation dans un registre beaucoup plus intrinsèque ;D
Merci Vincent pour ces éléments complémentaires, utiles pour les candidats.On notera qu’il y a aussi des candidats « compétents motivés ».
Par ailleurs, un changement de poste ou d’entreprise implique dans presque 100% des cas de redéployer ses compétences techniques dans un nouvel environnement d’affaires et de collaboration, et là les aptitudes personnelles et les compétences transversales sont clé, et notamment celles que tu as citées.
Au plaisir de se voir prochainement pour poursuivre. Merci pour ta contribution.
Hello Marie Pierre ,
Tu mets le doigts sur quelques chose qui est fondamental à mes yeux … trop de recruteurs recherchent (pour se rassurer) un professionnel ayant fait exactement le même job avant, et c’est une vraie cause d’erreurs de recrutements nocifs et à l’entreprise et au professionnel embauché . Je m’explique, s’il est vrai que chaque nouvelle embauche est un risque pour l’entreprise c’est très rarement au niveau des compétences stricto sensu , notamment quand le poste correspond au coeur de métier de l’entreprise , car elle a sur ce point particulier la capacité à faire monter en compétences un professionnel qui aura la capacité à faire , et la motivation pour . Or on oublie trop souvent que pour être motivé , l’un des principaux moteurs est la découverte liée à un enrichissement des compétences un challenge qui permet de gravir une marche dans son parcours professionel . Du coup j’ai coutume d’inviter à recruter des « incompétent(e)s motivé(e)s » , plutôt que des « compétents démotivés » qui ressembleront assez vite à des mercenaires , car ils n’auront de motivation que les quelques k$ de plus qu’ils ne manqueront pas d’aller chercher ailleurs à la moindre opportunité offerte par leur expertise ( d’ailleurs petit message à ces candidats là , attention à ce petit jeu on se fragilise aussi très vite , les métiers évoluent et il est aussi important parfois de se mettre un peu sur le gril et de profiter d’un changement de poste pour élargir son univers des possibles ) … du coups les soft skills prennent un peu plu d’importance dans le choix et notamment la capacité d’apprentissage voire d’autoapprentissage , la polyvalence , l’adaptabilité etc… A bientôt pour en discuter