Nous découvrons l’état de l’intérim en 2011 grâce à l’article publié sur le blog Emploi et Formation du Code7h99 que nous vous invitons à lire pour mieux situer la place de l’intérim sur le marché du travail.
Souvent présentée comme une modalité d’intégration sur le marché de l’emploi, notamment pour les plus jeunes ou les moins qualifiés, les éléments relevés dans l’article « l’intérim en 2011 » nous interpelle sur ce rôle de passerelle de la mission à l’emploi.
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.Durée d’une mission d’intérim
- Une mission dure en moyenne 9,3 jours, en légère augmentation
- 45% des missions durent moins d’1 semaine
- Environ 5% des missions d’intérim durent entre 4 à 9 semaines
- 25% des missions durent une journée.
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Profils des intérimaires
- 75% des intérimaires sont des ouvriers, dont une majorité d’ouvriers non qualifiés, en légère hausse en 2011
- 7% des cadres et professionnels intermédiaires, en baisse en 2011
- 14,5% des employés en forte baisse en 2011, en baisse régulière depuis 2009.
- 50% des missions sont réalisées par des jeunes de moins de 30 ans en baisse alors que l’intérim des plus de 40 ans augmente.
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Secteurs d’activité
- La construction représente 14,5% des missions qui représente 9% de l’emploi salarié
- Le tertiaire : 46% alors que le tertiaire représente 73% de l’emploi salarié
- L’industrie : 39% qui représente 18,2% de l’emploi salarié.
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Il serait utile de disposer de statistiques complémentaires relatives au renouvellement des missions dans une même entreprise et aussi aux embauches suite aux missions intérimaires en particulier pour les jeunes et les séniors
afin de pouvoir répondre à la question : l’intérim constitue-t-il une passerelle vers l’emploi durable ?
Entreprises du secteur de l’emploi intérimaire, merci de nous aider à y répondre en laissant un commentaire ou en nous contactant : direction.publication@id-carrieres.com.
Vous êtes intérimaires actuellement par choix ou par contrainte, donnez-nous votre avis sur la question, partagez votre expérience en laissant un commentaire sur le blog.
Merci par avance pour votre contribution, utile à tous !
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Je viens de lire l’étude communiquée par Sébastien, elle est réellement intéressante même si elle ne comporte pas de données chiffrées permettant d’identifier et de valider des tendances.
La distinction des impacts de l’intérim entre les personnes non qualifiées et les diplômées est notamment à relever, ces derniers l’appréhendant davantage comme « un sas » entre la formation et l’emploi durable mais le rapport précise aussi « Le support du diplôme est une ressource qui peut rapidement s’effriter si elle ne se trouve pas validée et renforcée par une amorce de mobilité professionnelle ascendante. »
Merci pour l’information !
Les jeunes diplômés et l’intérim (seule étude indépendante sur le sujet réalisé par Christian Papinot de l’université de Bretagne Occidentale : le rapport à l’intérim des jeunes diplômés : Petits arrangements avec le déclassement en 2006.
Actuellement la situation économique est faible et l’activité intérimaire en légère baisse aussi …
En qualité d’ex consultant pour l’organisme de formation du patronat de l’interim, je rejoins les propos de Sebastien. Il suffit de connaître le contenu des formations au service du développement commercial des agences d’intérim. Elles ont pour objectifs de lister tous les arguments pour favoriser les contrats de travail temporaire au détriment des contrats à durée déterminée et indéterminée.
Des études indépendantes menées par différents sociologues montrent que l’intérim est un choix par défaut, qu’il est subit. Pour les cadres les missions en intérim participent au déclassement de ces derniers, pour les jeunes, ils font un job sans corrélation avec leur diplômes.
Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui le PRISME et L’OTE (observatoire du travail temporaire) crée leur propre statistique afin de gommer certaines informations comme l’infographie sur les femmes ou l’intérim où il n’était pas mentionné que les femmes ont des durées de travail en intérim bien plus courtes que celles des hommes, à titre d’exemple.
Dans l’industrie automobile ou dans le BTP, le contrat d’intérim est devenu un modèle organisationnel pour réduire les coûts et permettre de se débarrasser des salariés sans avoir a faire de plans sociaux.
Pour nourrir la réflexion, lire l’article du jour qui tombe à pic 😉 sur :
Capital.fr : « Non, l’interim ne favorise pas le développement de la précarité »
http://www.capital.fr/carriere-management/interviews/non-l-interim-ne-favorise-pas-le-developpement-de-la-precarite-716504
La loi Borloo permet aux entreprises de travail temporaire de faire du « placement » dans des conditions particulières et permet aux ETT d’entrer pleinement sur le marché de l’insertion.
Le placement consiste à facturer à l’entreprise des honoraires comme le font les cabinets de recrutement. Il permet aux ETT de proposer CDD et CDI. Cela a crée du dumping, les ETT n’hésitant pas a vendre le recrutement pour 500 euros.
Le legislateur imposait une double trésorerie (interim et recrutement) et un double fichier (intérimaire / placement), l’ETT ne pouvait fournir ou proposer ses services de placement sans commande préalable et sans accord de l’intérimaire. Ce qui n’ a pas été respecté. les ETT proposant aux entreprises des candidats, peu importe la nature du contrat, et ce en dehors de toute législation.
La loi Cherpion les dispense de cela aujourd’hui. Les actions de lobbying du patronat de l’intérim auprès des politiques sont connues et reconnues. Elles visent le développement de l’intérim et non le développement économique d’un pays. D’ailleurs, le patron d’Adecco déclarait lors d’une convention au siège en suisse « Ce qui est bon pour notre industrie est mauvais pour l’économie » CQFD
Bonjour, merci pour ce premier avis !
Peux-tu préciser la loi Borloo de 2005 « proposer des CDI » ?
La durée moyenne totale des missions d’intérim sur un an n’excède pas 1.5 mois.
Tant l’intérim a pu être considéré comme un indicateur avancé de l’économie à l’époque où ce type de contrat de travail permettait de remplacer un personnel malade ou de faire face à un surcroit exceptionnel d’activité, tant l’intérim aujourd’hui avec tous les nouveaux types de recours créés, suite à des actions de lobbying du patronat de l’intérim, permet aux entreprises de préférer les contrats en intérim face aux contrats à durée indéterminée. En effet, avec la suppression de l’ancienneté, des couts de recrutements, de différents taxes, il est plus rentable d’embaucher en intérim.
La crise a montré que les intérimaires ont été les premiers impactés. De nombreuses entreprises se servent de l’intérim comme mode de recrutement et d’organisation du travail permettant de créer du salariés jetable aussi bien pour des raisons économiques que syndicales.
Les campagnes de communication de l’intérim sont en ce sens très intéressantes à analyser comme l’a fait le sociologue Dominique Glayman. le grand public est persuadé qu’il s’agit d’une passerelle.
Pourtant, il faut noter l’excellent travail d’insertion à l’emploi réalisé par quelques PME de l’intérim qui se battent au quotidien pour que l’intérim soit ce qu’il doit être une solution de remplacement.
La loi Borloo en 2005, permet aux entreprises de travail temporaire de proposer des CDI, le résultat est que les entreprises arguent l’argument « venait en intérim vous aurez un CDI », les statistiques ne confirment pas cet argument communicationnel bien au contraire.
Un intérimaire a douze fois plus de chance d’être au chômage qu’un autre type de contrat d’après Unistatis, le service statistique du Pôle emploi