La notion de compétence a dynamisé la gestion des ressources humaines depuis 20 ans. Cependant trop souvent limité à une approche individuelle, le management par les compétences a délaissé l’autre dimension : la compétence collective.
Dans un environnement qui se complexifie, où tous les savoirs doivent se transformer en avantages compétitifs, les usages du Web social peuvent favoriser l’émergence de compétences collectives agiles.
L’emphase est fortement mise aujourd’hui sur la bataille des talents. Or la somme des compétences individuelles ne contribuent pas à la compétence collective. La nature des compétences individuelles, leurs interactions dont le management, leur organisation/combinaison contribuent à la performance durable de l’entreprise.
C’est une part importante du management stratégique des ressources humaines qui se joue ici : des collaborations créatrices de valeurs et de nouvelles compétences par les apprentissages réalisés.
Les usages sociaux rejoignent les caractéristiques de la compétence collective d’une organisation ou d’une équipe : le partage de connaissances, les apprentissages formels et informels, les coopérations au sein de communautés, la communication interpersonnelle.
Dans l’entreprise, les usages sociaux doivent être néanmoins complétés par un partage d’objectifs, de sens et de principes communs propres à l’entreprise, par une organisation et une animation qui favorisent leur activation au profit du client (inside-out), l’ouverture externe des collaborateurs pour une adaptation continue et une stimulation de la créativité dans les activités de production et de conception (out-inside).
La culture de l’entreprise plus ou moins adaptée et ouverte à son environnement, celle de ses dirigeants et des lignes managériales,les compétences et les motivations individuelles favorisent ou non l’adoption des pratiques sociales et leurs contributions effectives.
Les outils et les technologies sociales peuvent contribuer à structurer de telles collaborations et aider l’organisation à se recomposer autour d’objectifs communs renouvelés. Ils sont et restent un support.
L’adoption de pratiques collaboratives plus ouvertes est nécessairement à penser en logique de sur-mesure par chaque entreprise : objectifs de création de valeur, pertinence ou pas des apports, diagnostic des fonctionnements actuels intégrant les points d’appui et les ruptures gagnantes à opérer.
Quel que soit le périmètre initial de sa mise en oeuvre, animer en logique participative le projet d’intégration de nouvelles pratiques collaboratives inspirées du Web social est assurément une des meilleures façons d’en sécuriser les conclusions et de développer une nouvelle compétence collective : savoir collectivement apprendre de l’expérience 2.0.