La démission permet à un salarié de rompre son contrat de travail à son initiative.
Démission d’un salarié : Les démarches
La législation n’impose pas de démarche particulière, la jurisprudence précisant simplement que la démission doit résulter « d’une volonté claire et non équivoque de démissionner« .
Il est cependant préférable d’adresser à son employeur une lettre recommandée avec accusé de réception ou une lettre remise en main propre contre décharge. Cette procédure permet de conserver une preuve de la demande de démission et notamment des dates de notification et de fin de préavis.
Il n’est pas obligatoire de motiver sa démission et l’employeur ne peut s’y opposer.
Remarque : une absence injustifiée prolongée ne peut être considérée comme une démission. En revanche elle peut être considérée comme un manquement aux obligations du salarié et peut donc induire son licenciement pour faute grave.
Le cas particulier du CDD dans la démission d’un salarié
En principe, il n’est pas possible de démissionner d’un contrat à durée déterminée. Une rupture anticipée du CDD peut être cependant accordée en cas d’accord avec l’employeur ou si le salarié peut justifier d’une embauche en CDI. Dans ce dernier cas, le préavis dû par le salarié sera calculé à raison d’un jour par semaine dans la limite de deux semaines maximum, compte tenu :
- De la durée totale du contrat, renouvellement inclus, lorsque celui-ci comporte un terme précis ;
- De la durée effectuée lorsque le contrat ne comporte pas de terme précis.
Remarque : un salarié démissionnant en dehors des cas précités s’expose à payer des dommages et intérêts à son employeur.
Le préavis (ou délai congé) de la démission d’un salarié
Afin de permettre à l’employeur de procéder au remplacement du salarié démissionnaire, un préavis est à respecter, sauf dans certains cas :
- démission pendant la période d’essai,
- démission après un congé maternité ou d’adoption,
- inexécution par l’employeur de ses obligations.
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La durée du préavis
La durée du préavis est généralement définie par convention collective ou accord collectif. En l’absence de telles dispositions, ce sont les usages de la profession qui déterminent la durée du préavis à respecter.
A noter que le contrat de travail peut prévoir un préavis plus court que le préavis conventionnel, mais pas plus long.
Remarque : la durée du préavis des assistantes maternelles, VRP et journalistes professionnels est définie par voie réglementaire.
La non exécution du préavis
L’employeur peut demander l’annulation de l’exécution du préavis. Dans ce cas, il devra verser une indemnité de préavis équivalente au salaire qu’aurait perçu le salarié s’il avait exécuté son préavis.
Si le salarié refuse d’exécuter son préavis, soit :
- Il bénéficie de l’accord de son employeur. Dans ce cas, aucune indemnité n’est due.
- Il ne bénéficie pas de l’accord de son employeur. Dans ce cas, l’employé devra verser l’indemnité de préavis à son employeur.
Les suites de la démission d’un salarié
A l’issue du préavis, le salarié reçoit de son employeur :
- une attestation Pôle emploi (anciennement Attestation Assedic),
- un certificat de travail,
- éventuellement son reçu pour solde de tout compte, comprenant notamment le solde des congés payés non pris.
Droits aux allocations chômage
En principe la démission n’ouvre pas droit aux allocations chômage.
Un recours auprès de Pôle emploi est toutefois possible lorsqu’un salarié peut justifier d’une recherche active d’emploi durant les 4 mois suivants sa démission.
Dans certains cas, si la démission est considérée comme légitime (pour suivre son conjoint qui change d’emploi ou en cas de faute grave de l’employeur, par exemple), elle peut ouvrir droit au bénéfice de l’allocation chômage.
Textes de référence
Article L. 1231-1 du code du travail.
Article L. 1237-1 et suivants du code du travail.
Article L. 1243-1 et suivants du code du travail.
LOI n° 2008-596 du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail.
Ordonnance n°2007-329 du 12 mars 2007 relative au code du travail.