La reconversion professionnelle n’est plus d’actualité. Les transformations de l’économie et de la société posent en de nouveaux termes l’activité professionnelle et la relation au travail, pour les personnes (et aussi les entreprises !)

A la reconversion professionnelle, au changement de métier, se substitue une démarche plus large à conduire par chacun d’entre nous : la reconversion du travail.

Plutôt que que penser à changer de métier, mouvement qui s’opère dans tous les cas, cf. L’évolution professionnelle forcée, il faut davantage penser à réorienter la manière d’appréhender son travail, de l’exercer, de mobiliser ses compétences, de conduire sa vie professionnelle, d’engranger des ressources. Pour en faire un actif au service de son parcours professionnel et de la sécurisation de ce dernier.

La reconversion du travail pour mieux s’adapter

Les évolutions qui touchent le travail sont multiples.

  • Les technologies modifient les gestes et les intelligences au travail, les relations de travail, les modèles économiques, etc.
  • La mondialisation des économies, leur financiarisation, les problématiques sociétales et environnementales orientent les objectifs et la nature du travail (productivité, innovation…)
  • La société évolue dans son rapport au travail, de nouvelles aspirations s’expriment par choix, influence ou contrainte (épanouissement, flexibilité de lieu et de temps, etc.).

La réussite d’une reconversion professionnelle est aléatoire, sous l’angle de l’emploi ou du mieux-être.

Changer de profession, de métier ou de secteur ne sécurise pas l’objectif de réunir de nouvelles conditions d’employabilité et d’emploi, ou d’être plus épanoui(e) dans son activité professionnelle.

En revanche, adapter ses comportements au nouveau contexte économique et social du travail, sans oublier d’y intégrer ses aspirations personnelles, et développer de nouvelles stratégies de travail permettent de s’orienter et de se réorienter de façon plus fluide et plus agile.

La reconversion du travail : comment ça marche ?

Plusieurs conceptions et vécus du travail coexistent. Du moyen de subsistance à la réalisation de soi, les besoins, les motivations et les attitudes par rapport au travail sont diverses, mixés, évolutifs… Humains en somme !

Dans une situation dégradée du marché du travail, l’attention sur le travail comme moyen de subsistance se renforce.

Et la transformation du marché du travail, du contenu du travail, des compétences à mobiliser, des conditions de travail, des frontières pro-perso, etc. appellent à déployer de nouvelles stratégies de travail.

La reconversion du travail consiste à réorienter son activité « Travail » comme une dynamique à la fois volontariste et adaptative.

C’est une nouvelle conscience du travail, comme un actif individuel à développer et à mobiliser dans un monde en réseau. 

Reconvertir son travail, c’est concevoir ses activités professionnelles et les exercer :

– en les orientant vers des réalisations, petites ou grandes. C’est porter son attention sur ces réalisations et les conditions de ces réalisations donc ses compétences, ses motivations, ses satisfactions, pour les porter à son actif et les mobiliser selon les besoins et les opportunités. Ce n’est pas juste fournir un travail ou un temps de travail.

– dans une logique d’apprentissages continus pour engranger des ressources (compétences, motivations, relations…) et les renouveler,  

– en les projetant dans un environnement élargi : au-delà de son poste, de son équipe, de son entreprise, de son secteur d’activité, de sa localisation…

– en prenant soin de communiquer ce sens et valoriser cet actif auprès de son réseau relationnel. 

 

Reconvertir son travail est une stratégie d’orientation continue. En somme, une démarche de projet professionnel recyclé en continu.

On pourrait résumer la reconversion du travail comme une construction et un recyclage continus et en réseau de son actif « travail » qui favorise l’adaptation aux conditions du marché du travail et à l’évolution de son projet professionnel.